Une étude datant de 2018 a attiré mon attention car elle va à l'encontre de nombreuses idées reçues. De plus en plus populaire, les régimes dits "low carb" seraient en fin de compte facteurs de mauvaise santé et, encore plus inquiétant, seraient responsables de décès prématurés.
L'étude dirigée par le professeur Banach, professeur à l’Université de médecine de Lodz, en Pologne, a été portée sur vingt-cinq mille sujets pendant 11 ans de 1999 à 2010, un projet ambitieux qui donne à réfléchir. Quel est le point de départ de cette étude ?
L'obésité est un problème de santé mondiale, en 2016 l'OMS recensait plus de 650 millions d'adultes obèses. Les conséquences de l'obésité sont terribles puisqu'elle amène à l'apparition de diverses pathologies telles que :
- les maladies cardio-vasculaires ;
- le diabète ;
- les troubles squelettiques ;
- certains cancers.
Par la suite, différents régimes ont été suggérés pour la perte de poids ; pauvres en glucides et riches en protéines et lipides. A court terme, ces régimes ont des résultats bénéfiques.
La CDC, agence fédérale américaine, l'équivalent de l'Agence Nationale de Santé Publique (ex INPES) en France, s'est penchée sur la question. Chez un échantillon représentatif de 24 825 participants au sondage national américain sur la santé et la nutrition, est apparu que par rapport aux participants dont la consommation de glucides est la plus élevée, ceux ayant la consommation la plus faible présentaient un risque de décès toutes causes confondues de 32% supplémentaires sur un suivi moyen de 6,4 ans. De plus, les risques de décès par maladie coronarienne (infarctus), maladie cérébrovasculaire (AVC) et cancer ont été augmentés respectivement de 51%, 50% et 35%. L'histoire des régimes faibles en glucides est donc toute autre sur le plus long terme.
Le professeur Banach a déclaré: "Un régime alimentaire pauvre en glucides pourrait être utile à court terme pour perdre du poids, abaisser la tension artérielle et améliorer le contrôle de la glycémie, mais notre étude suggère que, à long terme, ils sont associés à un risque accru de décès provenant de différentes causes, dont les décès dus à la maladie cardiovasculaire, à la maladie cérébro-vasculaire et au cancer."
De plus, il ajoute que l'augmentation d'apport en protéines animales, notamment en viande rouge transformée, a déjà été associée à un risque accrue de cancers.
"Réduire sa consommation de fibres, de fruits au profit de la consommation de protéines animales, de cholestérol et de graisses saturées dans ces régimes pourraient jouer un rôle. Des différences dans les minéraux, les vitamines et les composés phytochimiques pourraient également être impliquées."
Pour conclure, les résultats de l'étude suggèrent que les régimes faibles en glucides sont dangereux et ne devraient en aucun cas être recommandés.
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